Saut en longueur bien atterrir pour sauter loin



[dropcap]S[/dropcap]'il n'est pas contestable que la trajectoire du centre de gravité est déterminée une fois pour toute à l'issue de l'appel, on peut considérer actuellement que le corps peut se positionner différemment en fonction du placement des segments libres et de leurs rotations. Les progrès techniques de la discipline reposent à la fois sur une analyse et sur un constat :



Le point d'impact des pieds dans le

sable est plus ou moins avancé par rapport à la trajectoire du sauteur lorsque le corps « tendu, allongé » est différemment orienté
Les meilleurs sauteurs ont montre que sans nuire à l'impulsion, c'est-à-dire à la trajectoire, on peut optimiser le point de chute vers l'avant.
Autrefois, dans les stratégies d'apprentissage, on considérait qu'il était essentiel d'acquérir une bonne impulsion avant de s'attacher à la technique de la réception. Celle-ci était seulement abordée lors de l'étape d

u perfectionnement poulie spécialiste.
[dropcap]A[/dropcap]ujourd'hui, sans qu'il soit question de nier que l'impulsion est le facteur essentiel pour produire une performance, nous pensons que la maîtrise de la fin du geste (suspension, réception) doit être abordée dès le début de l'apprentissage afin de mettre l'apprenant en confiance et qu'il puisse ainsi se « libérer » au cours des phases préalables : course, impulsion.

En effet, l'appréhension de la chute entraîne la plupart du temps une attitude de « retenue » - réflexe de sécurité et/ou méconnaissance de ce qui serait efficace - ce qui nuit souvent à la qualité de l'appel.
Aussi, apprendre à atterrir sans heurts tout en améliorant la longueur du saut, apprendre à s'équilibrer en se servant des segments libres autrement qu'à l'impulsion, c'est agir par anticipation sur l'impulsion, en favorisant son déroulement complet
En amour comme dans les affaires, dans les sciences comme dans le saut en longueur, on doit croire, avant de pouvoir gagner ou atteindre son but. Robert Von Musil

 

vers l'avant, au-delà de la verticale. A l'image des sauteurs en « extension » (peu performant), l'appel est souvent réalisé avec les épaules en arrière de l'alignement pied-bassin ; ceci nuit à l'impulsion et à la conservation de la vitesse dans les deux dernières foulées. Au contraire, la vitesse est favorisée par les adeptes du « ciseau ».



SITUATIONS


VERS LE SAUT GLOBAL
Exercice 1 : saut appel pieds joints.

But : familiarisation avec la chute.
Aménagement du milieu : un tapis de saut en hauteur si possible pour la réception :
- départ pieds joints sur le lapis ;
- sauter vers l'avant et progressivement le plus loin possible.

Consigne :
arriver avec un corps gainé (pour éviter notamment les traumatismes au niveau de la colonne vertébrale). à plat dos puis en position assise (schémas 2).
Variante
Partir d'un banc, pieds joints (schéma 3) :
- monter le bassin et les genoux ;
- tendre les jambes le plus loin possible vers l'avant :
- arriver assis sur le tapis, corps gainé.

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Exercice 2 : saut simplifié
But : aller toucher le plus loin possible avec les pieds.
Aménagement du milieu (schéma 4)
- matérialisation de la hauteur d'envol par un socle de 5 à 10 cm. ce qui permet avant tout de se centrer sur la vitesse de décollage ;
- un petit tapis type sarneige est placé entre le socle et le tapis de réception afin d'assurer la sécurité et obliger l'élève à aller loin pour atterrir sur la fosse en mousse :
- course d'élan réduite (2 à 8 foulées), pour aller progressivement vers une course d'élan à 10 ou 12 foulées.
Consigne : identique à l'exercice précédent.
Exercice 3 : saut global matérialisé
But : trouver ses marques.
Aménagement du milieu
- placer un élastique à 2 m du bord du sautoir, dans le sens de la largeur ;
- effectuer 2 foulées d'élan (le pied d'appel est devant) :
- prendre l'appel juste au niveau de la fosse si le sable arrive jusqu'au bord de celle-ci.
Consignes
- 3 essais pour franchir la distance ;
- dès la réussite, reculer l'élastique de 20 cm ;
- en cas d'échec, augmenter le nombre de foulées (de 2 en 2, progressivement).
Variante : réussir une même distance 2 fois sur 3. 3 fois sur 3 avant de passer à la distance supérieure ; ceci permet d'attester d'une meilleure régularité des marques.
Jusqu'à un certain nombre de foulées (10. 12 ou 14), la performance s'améliore progressivement avec l'augmentation de la distance d'élan. Celle-ci doit favoriser la vitesse horizontale au moment de l'appel et accroître la vitesse de décollage. L'évolution progressive de la distance d'élan (de 2 à 12 foulées ou 14) permet de déterminer avec une meilleure précision la distance d'élan optimale, puisqu'elle est l'aboutissement de nombreux réglages préalables sur des élans intermédiaires.
Dans la mesure où le sauteur maîtrise bien à la fois l'élan et la liaison course-impulsion, la relation entre l'accroissement du nombre de foulées d'élan (et donc de la vitesse) et la longueur du saut renseigne sur ses caractéristiques.
Si le gain de distance est faible, nous avons affaire à un profil d'athlète plutôt « en détente ».Le débutant a tendance à tendre les jambes et plier le tronc vers l'avant. "
Si le gain est important, il s'agit d'un profil plutôt « en vitesse ».

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