apprentissage
Natation: savoir nager les étapes d'apprentissage
DÉFINITION DU SAVOIR-NAGER
[dropcap]L[/dropcap]a natation est comme d'autres pratiques sportives, un fait de civilisation et une activité sociale. De fait, elle revêt une utilité et un sens culturel différents selon qu'elle est pratiquée dans un but sportif (natation sportive de compétition) ou dans un but utilitaire (à des fins de sauvetage) ou encore dans le cadre de loisirs aquatiques.
Lorsqu'il s'agit de définir l'enjeu de la natation à l'école, son utilité en tant que contribution à une éducation physique et sportive des élèves, on se confronte alors au problème de la définition de l'activité physique et sportive (APS) retenue :
- Dans les recommandations institutionnelles en vigueur, parle-t-on d'une seule natation ou de plusieurs pratiques aquatiques regroupées dans une même famille ?
- Si le « savoir-nager » à l'école peut revêtir plusieurs définitions en fonction des formes de pratique que l'on privilégie et des étapes d'apprentissage auxquelles les on se situe de la 6e à la terminale, à quelles conditions didactiques l'enseignement de la natation peut-il offrir une cohérence d'apprentissage pour l'élève ?
La définition de « savoir-nager » que nous proposons ici fixe un niveau d'exigence à atteindre en fin de scolarité (terminale), en tenant compte des attentes institutionnelles, et montre que les acquisitions progressives pour y parvenir peuvent se référer à différentes formes de pratique. A la lecture des instructions officielles régissant l'enseignement de la natation dans le second degré, trois formes de pratique se dégagent nettement.
Au collège :
Une natation conçue comme une motricité aquatique dont le but est « une adaptation progressive au milieu... ». La logique de « survie » sous-jacente à cette forme de pratique est différente de celle du « savoir-nager » minimal (dont les « fondamentaux précisés en introduction sont : pouvoir se tenir sur l'eau à l'aide de mouvements et avancer sur le ventre et/ou sur le dos) ; le niveau d'exigence arrêté est supérieur puisqu'on parle de « maîtrise d'évolutions diverses sur l'eau et sous l'eau ».
- la natation sportive, de performance, qui doit pouvoir être construite à partir de la motricité aquatique ci-dessus. Il est dit. en effet, que « l'apprentissage de la natation est une adaptation progressive au milieu aquatique permettant un rapide accès aux diverses nages de compétition » ; on parle, alors en 6e et 5e d'« Initiation aux quatre nages sportives » et de « plongeons élémentaires »... et en 4e et 3e de « Développement des techniques des quatre nages ». Or. la question est de savoir quels sont les critères à retenir pour juger « la maîtrise » des déplacements dans et sous l'eau et pouvoir envisager, par la suite, une « initiation » à la natation sportive ?
- le sauvetage : si cette forme de pratique n'est pas retenue en 6e-5e, elle apparaît à l'état d'« initiation » déjà en 4e-3e.
On pourrait ajouter également que les pratiques du water-polo et de la natation synchronisée sont aussi encouragées lorsque les conditions d'enseignement le permettent.
Au lycée :
Il est clair, compte tenu des épreuves d'évaluation arrêtées pour le baccalauréat, que la natation devient une pratique de la natation sportive et du sauvetage. Les logiques d'action, centrées sur la recherche de performance chronométrique, sont :
- pour la natation sportive : parcourir une distance donnée, le plus vite possible, à partir d'un signal, en tenant compte d'un règlement et de conditions matérielles liées aux bassins nautiques.
Si la natation est bonne pour la ligne, pourquoi les baleines sont elles si grosses. Robert Mitchum
- pour le sauvetage : s'organiser le plus vite possible après avoir localise une personne mise en danger par l'eau, pour aller la chercher et la ramener (orifices respiratoires dégagés) jusqu'à une zone de sécurité.
La définition de « savoir-nager » que nous proposons ci-après arrête des précisions concernant les trois formes de pratique retenues par les instructions officielles et nous verrons, par la suite, que malgré la diversité de ces pratiques des points de cohérence peuvent exister entre elles.
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Définition du savoir-nager
Ainsi, nous considérons qu'un élève « saura nager » en fin de scolarité, s'il est capable de :
« créer différentes formes de déséquilibre et gérer leur enchaînement pour propulser son corps à moindre coût :
- différemment, en utilisant tout l'espace (au-dessus, à la surface, sous et au fond de l'eau), à des fins utilitaires pour sa propre survie et celle des autres ;
- longtemps ou loin (300 m. ; 400 m.), en crawl notamment (car cette nage garantit la maîtrise des échanges respiratoires) ;
- le plus rite possible sur des distances variées ».
Pour garantir à l'élève l'accès à ce « savoir-nager » c'est-à-dire lui permettre de passer du « savoir-nager minimal » au « savoir-nager terminal » (au baccalauréat), nous proposons un itinéraire en trois étapes d'apprentissage, définissant des « savoir-nager » intermédiaires
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